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Les nouvelles compétences du formateur

Par Yves Julhe, publié le jeudi 16 juillet 2015 08:17 - Mis à jour le jeudi 16 juillet 2015 09:13

Voici la retranscription sous forme de texte de la petite vidéo de présentation de l'ouvrage de Denis CRISTOL : "Former, se former et apprendre à l'ère du numérique".

Sources : 4cristol.over-blog.com/2015/07/les-competences-du-formateur.html

Les compétences attendues du formateur par Denis CRISTOL

Denis Cristol s’intéresse à l'évolution des méthodes pédagogiques. Il développe notamment la notion d’apprenance : c'est l'apprenant qui est au coeur des dispositifs d'apprentissage (co-construction, collaboration…).

Après une courte introduction pour expliquer d’où il parle, Denis Cristol présente les nouvelles compétences attendues des formateurs autour de trois thématiques :

  1. La dimension collaborative ;
  2. Les nouveaux espaces d'apprentissages ouverts ;
  3. Les technologies et leur expansion (et impact sur les formateurs).

1. La dimension collaborative

Pour le formateur, il ne s’agit plus seulement d’être dans une logique de transmission de savoirs, il s'agit d'apprendre les uns des autres, les uns avec les autres. Dans cette dimension collaborative : l'apprenant est pris dans un ensemble humain et vivant. Il n'apprend pas pour lui, mais pour la communauté dans laquelle il se situe.

Le rôle du formateur, dans cette dimension collaborative, est d'aider les apprenants, en équipe, en groupe, en communauté, en présence ou à distance, à adapter leur capacité d'auto apprentissage. Il s'agit pour le formateur, de favoriser et de faciliter les apprentissages des participants.


On intègre aussi les situations de travail, qui sont aussi des lieux d'apprentissage. On s'intéresse à une masse d'activités qui sont également apprenantes : les voyages, les visites d'entreprises, les formations actions, les échanges en groupe de pairs, la formation accompagnée, coaching, mantorat, tutorat, travail en binômes. Mais aussi les modalités en ligne : le numérique transforme les rapports au savoir, toutes les données transitent. Nous passons d’une transmission du savoir d’un livre vers une personne ou d’une personne vers une autre personne, à un savoir qui se fait fluide, il n'y a plus de barrière entre la salle de classe et l'extérieur. Le savoir n'est plus un stock dans un livre, le savoir se fait fluide, il passe à un ensemble connecté, un ensemble d’échanges.


Il est nécessaire pour les formateurs d'être des animateurs de communauté, des stimulateurs de motivation à apprendre et plus seulement des diffuseurs de connaissances.

Passer d'une logique de diffusion de savoirs à une logique de co-construction de savoirs : dimension de l'apprentissage collaboratif.

2. Les nouveaux espaces d'apprentissages ouverts

En tant qu'apprenant, on est sensible à l'environnement dans lequel on travaille. Variétées de salles très importante : Fablab, learning lab, co-design. Il est possible de mixer des modalités de travail numérique et de travail en groupe.

Le formateur doit travailler sur les interactions entre les apprenants (beaucoup plus horizontales) et développer sa posture d'accompagnement, de coaching et de mise en dynamique des groupes.

Il va se centrer sur les projets, sur l'envie d'apprendre et utiliser tous ces espaces pour créer justement cet apprendre à apprendre tellement recherché.

3. Les technologies et expansion (et impact sur les formateurs)

Cette compétence s'exprime dans l'enrichissement des supports avec des modalités audio, vidéo, mais également de plus en plus fréquemment dans des interactions à distance.

Accéder à ces interactions nécessite de nouvelles compétences et de développer un impact visuel beaucoup plus fort.

Il doit être en capacité de générer une relation avec l'autre. Il ne faut pas oublier la dimension émotionnelle et affective, la distance ne gène pas la relation.

Il est important d'être réactif aux demandes, aux échanges attendus d'un groupe ou d'un individu en formation.

Dans ce nouveau rôle, cette nouvelle compétence du formateur, cette attention extrême à la relation, aux demandes des participants va aller croissant.

Conclusion : compétences clés que doivent développer les formateurs

  • compétence de design : être en capacité de repenser sa façon d'enseigner au regard de la façon dont l’autre apprend.
  • compétence technologique pour enrichir son propos de toutes les modalités multimédias.
  • compétence à générer une relation forte, une dimension émotionnelle qui va porter l'envie d'apprendre et les encrages de la mémoire de toutes les connaissances qui auront été développées.
  • compétence collaborative : se déployer comme un animateur de communauté, se mettre au service de sa communauté d'apprentissage et pas seulement d'apporteur de connaissances.
  • compétence de jouer des espaces et de combiner les types d'interactions dans les salles de formation avec les participants. Mobiliser les situations de travail, les situations en ligne et les situations en salles. Travailler à développer de l’interactivité entre ces trois pôles.
  • compétence complémentaire : travail sur soi, posture d'écoute, posture de coaching, se mettre en position basse pour accueillir ce qui est en train de se mettre en place.
  • compétence d'innovation (sous jacente aux autres), d'ouverture à l'inconnu de faire avec ce qui me met en inconfort, de me mettre moi même, en tant que formateur, en situation d'apprentissage.

Voici quelques compétences pour travailler dans un écosystème d'apprenance.

 

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